Écrit clé : Le dragon, entre dualité et gémellité - Archétype du processus initiatique - 2ème partie

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Le serpent apporte la vraie lumière - Sexualité et Connaissance - Le mythe du Jardin  d’Éden

 

L’archétype du dragon contient le processus de transformation/création détenu par les prêtresses Amasutum Kadistu créatrices de vie, processus auquel elles ont initié Enki, le dieu sumérien de lignée Gina’Abul. Enki est le serpent qui désire nous livrer le secret de cette science initiatique. Pourchassé lui-même par ses pairs tout comme les Amasutum, il ne pourra parfaire l’initiation et le réveil des gènes Christiques (le Kiristos) dont il nous a dotés et qui sont destinés à nous rendre réceptifs à l’initiation. Enki (ce sauveur inaccompli) devra laisser l'humanité, livrée à la prédation et à ce que René Guénon appelle la contre-initiation :

 

"Naturellement, pour que l’imitation par reflet inverse soit aussi complète que possible, il peut se constituer des centres auxquels se rattacheront les organisations qui relèvent de la « contre-initiation », centres uniquement « psychiques », bien entendu, comme les influences qu’ils utilisent et qu’ils transmettent, et non point spirituels comme dans le cas de l’initiation et de la tradition véritable, mais qui peuvent cependant, en raison de ce que nous venons de dire, en prendre jusqu’à un certain point les apparences extérieures, ce qui donne l’illusion de la « spiritualité à rebours ». Il n’y aura d’ailleurs pas lieu de s’étonner si ces centres eux-mêmes, et non pas seulement certaines des organisations qui leur sont subordonnées plus ou moins directement, peuvent se trouver, dans bien des cas, en lutte les uns avec les autres, car le domaine où ils se situent, étant celui qui est le plus proche de la dissolution « chaotique », est par là même celui où toutes les oppositions se donnent libre cours, lorsqu’elles ne sont pas harmonisées et conciliées par l’action directe d’un principe supérieur, qui ici fait nécessairement défaut."

Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, chapitre XXXVIII - De l’anti-tradition à la contre-tradition.

 

Depuis, la psyché humaine est accaparée par le théâtre des événements extérieurs où s’affrontent la tendance SDS négative – représentée par Enlil, le frère d'Enki, et leur père Anu, dieu des Annunaki (personnifiant le mal et l’ostracisme) manifestant l’attitude de rejet de la psyché – avec la tendance SDS positive, correspondant à l’attitude de l'ange déchu qui a le choix de considérer la vie comme une initiation ou de sombrer dans le déni encouragé par l’égrégore SDS négatif. Notre matrice de 3ème densité est donc le terrain d'un perpétuel combat entre le "De-mon" ou "Di-able" et "Luce-ifer", donc entre celui qui divise et celui qui apporte la lumière-information. Malgré le choix qui est proposé à l’ange qui a chuté, nous assistons rarement au déploiement de ses ailes pour prendre la direction de l'initiation.

 

Participant à définir le cadre de cette expérimentation, l’Éden, le motif du paradis, est incrusté dans notre psyché pour y prendre lui-aussi la forme d'un fantasme. La mise-en-scène contenue dans ce "souvenir hypnotique" est la carotte créée de toutes pièces par les maîtres de la subjugation, que l'on suit, motivés par la croyance qu’il y a un endroit pur où la bienveillance de Dieu est exempte de distorsion, puisque nous y entrons sans péché. L’espoir d’un retour à "cet état premier" hante donc une grande partie de l’humanité.

 

L’accès à l’Éden est vu comme la rétribution des pieux efforts fournis par ceux qui ne succomberont pas aux tentations d’un monde infernal, que l’on nous amène par ailleurs sournoisement à créer. Quel manège machiavélique ! Dans ce théâtre, qu’il alimente inconsciemment par son propre démon intérieur, l’humain ballotté entre châtiments et gratifications, est donc en apparence bien trop occupé à départager le bien du mal pour pouvoir se libérer...

 

Cependant tout est parfait, car cette situation est en fait le terreau de la transformation intérieure.

 

Le monde de l'expérience brute, pris entre la tendance SDS+ et SDS-, est le labyrinthe où nous exerçons notre discernement et fortifions nos prises de conscience.

 

Il est intéressant de voir comment cette trame mythologique se retrouve dans la dichotomie victime/bourreau dont l’humanité a hérité et qu’elle reproduit inlassablement. Nous comprenons alors que le dominant et le dominé, nous incitent ensemble à passer à une autre étape du cycle initiatique, à trouver une position tierce, médiane qui consiste à nous rendre compte, qu’en réalité, dans la position de victime comme dans celle du bourreau, nous sommes surtout victimes d’ignorer l’utilité de la fonction SDS qui nous fait jouer tour à tour ces deux rôles.

Le passage où nous prenons conscience de la fonction initiatique de la dimension SDS est un moment charnière extrêmement précieux. En apprenant à le garder en mémoire, nous "apprenons à apprendre" et développons une confiance en son intérêt au fil des initiations.

 

Derrière l’expulsion du Paradis, se cache le fait que les seigneurs de l’entropie ont dévié la flamme de la Connaissance allumée au sein de notre conscience par le serpent (que l'on peut associer à Enki ou Lucifer dont le rôle est de délivrer la lumière, l'information) auprès de l’arbre mythique (puissant symbole du pouvoir féminin androgyne dont nous reparlerons). Il suffisait aux gardiens de la Matrice SDS de détourner la lumière-information, de changer le sens de l’allégorie initiatique dans laquelle Enki prend la place du Soi qui nous livre les secrets de la vie.

 

L’homme et la femme prétendaient accéder par eux-mêmes à la Connaissance, c'est à dire à la synergie de leurs polarités et à l'alchimie intérieure. Il était alors facile, devant l’innocence et l’ignorance des premiers-nés dans la Matrice – qui avaient eu un aperçu de la puissance du savoir à travers leurs corps et leurs âmes – de les faire sombrer dans l’avidité d'un pouvoir SDS, dans un fantasme spirituel et dans la peur de perdre ce pouvoir pourtant illusoire.

 

On servit à ces novices des imitations tronquées, inversées de la Connaissance et de son application. Ce syndrome de puissance et de possession est celui qui hante nos croyances matérialistes et les pulsions qui contaminent l’humanité. Poussé à son paroxysme, ce syndrome est aujourd’hui le ciment des soubassements déjà visibles des cultes sataniques et de la science transhumaniste, les deux piliers de la religion mondiale.

 

Le Dieu Anu qui se désigna d’office comme tel, trouva là le moyen de faire accuser les humains. Il mit en exergue le terme de péché pour les enchaîner à la culpabilité. Les ayant coupés de l'accès à la vérité, il engendrait inévitablement le dévoiement de leurs actes et n'avait plus qu'à laisser les humains à cette constatation et à se condamner mutuellement. Par le biais de cette calomnie, les prédateurs avaient particulièrement en ligne de mire la sexualité, avec l'objectif de la contrôler.

 

Bien-sûr la femme fut la principale visée puisque c’est elle qui "complota" la première avec le serpent et incita son alter ego à la suivre. Il n’aurait pu en être autrement car Enki et les Amasutum vecteurs de l'information supraconsciente, s’adressèrent prioritairement à la femme puisque par sa génétique et sa capacité alchimique émotionnelle, celle-ci a pour rôle d'initier le réveil en comprenant cellulairement le message rédempteur. Elle enclenche le retour à l’androgynie de la conscience, ce qui fait "naturellement" d’elle la première cible du mécanisme de l'inversion SDS.

 

"Depuis l'enfance, la plupart des petites filles du monde occidental s'entendent raconter l'histoire d' Adam et Ève : Ève fut créée à partir d'une côte d'Adam, pour être sa compagne et sa servante parce qu'il était solitaire. Puis on leur enseigne qu'Ève était naïve jusqu'à la stupidité et fut une proie "facile" pathétique pour les ruses du serpent. Elle désobéit à Dieu Tout Puissant, mena Adam à la perdition et, depuis lors et à jamais, toutes les femmes portent le blâme de cette perfidie. […]

Sans cesse, la légende de la perte du paradis a été utilisée pour imprimer en nous l'infériorité naturelle des femmes. Seul l'homme a été créé à l'image de Dieu…"

Laura Knight, L'Onde - Tome 4, p.344

 

C'est ainsi que les seigneurs de l'entropie réitèrent leur main mise sur le futur des Adam et Ève, ayant ces derniers temps, un peu trop tendance à ouvrir les yeux !

 

Nous savons maintenant que la Connaissance ainsi que la conscience sont de nature androgyne. Étant la synthèse de tous les principes, elles reposent sur la synergie des deux principes fondamentaux féminin et masculin. De ce fait la transformation de l'énergie sexuelle est une porte potentielle vers la Connaissance et l'évolution de la conscience.

 

Certains humains avaient été prévenus par Enki qu'une sexualité transcendant la sexualité mécanique de 3D contenait la clé vers l’autonomie. Cependant, ils n’avaient pas eu le temps d’être réellement instruits à ce sujet et devaient finalement parcourir le labyrinthe de la Matrice et sa mécanicité.

 

Le labyrinthe de la voie sexuelle fut complexifié et perverti de différentes manières : pousser les humains à un plaisir de plus en plus exempt de conscience, permit aux maîtres de l'entropie de les éloigner efficacement de la porte de sortie, et de se sustenter au passage.

 

Ce jeu fait d'abus, et insufflant la culpabilité, détournait Adam et Ève de la solution à leur emprisonnement existentiel. Une montagne de tabous les dissuada de mener l'enquête introspective au sujet de la sexualité.

 

Il fut d'autant plus aisé de corrompre les humains sur cet aspect, que les corps de la femme et de l’homme avaient été, par leur scission originelle, formatés génétiquement en vue d'un asservissement. Leur corps ne rappelaient plus l’androgynie de la conscience SDA et donc la réalité de leur pouvoir profond.

 

Le labyrinthe était donc sacrément complexe pour l'âme qui désirait transiter vers un autre niveau de densité.

 

Cependant, encore une fois, cet imbroglio SDS est logique car ces éléments construisent un mythe, qui malgré l’inversion dont il est porteur, joue un rôle important dans l’acquisition de la Connaissance. Ce mythe, à l'exemple de celui d'Osiris, dont la vocation pédagogique qui découle du schéma crucial qu'il imprime à l’envers dans la psyché humaine et qui se réactive à chaque fois qu’elle plonge dans l’expérience.

 

Nous avions, comme Osiris, à expérimenter la chute et être démembrés jusqu'à en perdre notre attribut sexuel – cette perte évoquant le dépassement possible de cette sexualité programmée – pour effectuer tout le processus de régénération, nous "re-générer", et être capables alchimiquement de ré-enfanter un nouveau "nous-même" doté d'une nouvelle conscience. C'est à dire un individu qui parvient à VOIR sa filiation avec le péché originel sans cesse reconduite  par la procréation biologique et à s'en détacher. Un des programmes-illusions le plus efficace de la Matrice SDS : faire des humains au lieu de réaliser l'Humain !

 

Le mythe osirien rappelle une phase importante du principe initiatique que Enki et d'autres incarnent également. La symbolique du démembrement du corps se retrouve dans l’histoire de nombreux avatars et divinités, et nos maîtres SDS s’ingénient à détourner sa puissante signification au profit de la version patriarcale – elle apparaît souvent comme une punition et le résultat d'une rivalité – remplissant ainsi encore une fois par l'inversion, leur fonction dans le processus alchimique.

 

Voici un commentaire très intéressant qui nous rappelle à travers la pensée de Mircea Eliade, que la Science des Adeptes (l'Alchimie) respecte les articulations fondamentales du processus de transformation de la conscience, comprises et intégrées par de nombreuses traditions :

"Mircea Eliade, mythologue et historien des religions, défend dans Forgerons et alchimistes (1956) l'idée que l'alchimie, loin d'être l'ancêtre balbutiant de la chimie, représente un système de connaissances très complexe, dont l'origine se perd dans la nuit des temps, et commun à toutes les cultures (surtout asiatiques). Il développe l'idée, selon l'analogie du macrocosme et du microcosme, que les transformations physiques de la matière seraient les représentations des modalités des rites ancestraux, dans leur trame universelle : Torture – Mort initiatique – Résurrection."

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alchimie

 

 

Nous avons vu que le phénomène SDS est partie intégrante du mécanisme de création. Les deux polarités SDA et SDS s'associent d'ailleurs pour produire un mouvement spiralé au travers duquel le principe créatif universel se manifeste. Le phénomène SDS n'est pas en soi un problème, le problème ou la question si l’on préfère, est de savoir avec quelle dose de déni et/ou quelle dose de reconnaissance nous envisageons ce phénomène. De ce facteur dépendront notre progression sur le chemin de la conscience, notre retour actif et créateur dans le jeu. Finalement nous sommes libres, de choisir ou non, de récupérer l’énergie et les informations investies dans l’expérimentation ; choisir ou non, de tourner nos pas vers la gestation et l’accouchement.

 

Le moment de ce choix est charnière, car il nous invite à éprouver le procédé alchimique interne et ses différentes étapes  : l’Œuvre au Noir, qui correspond au démembrement de notre identité SDS et au compostage de l’expérience, puis l’Œuvre au Blanc qui est la purification des différents membres et la mise en évidence des composants compostés, et enfin l’Œuvre au Rouge, conclusion de l’initiation, qui est la recomposition de la personnalité nous apprêtant au nouveau.

C'est au sein de l'Œuvre au Rouge, au fur et à mesure de nos passages à ce point culminant, que l’étoile du Soi révélé prend les commandes des cycles initiatiques.

 

 

Le dragon initiateur

 

Sous son visage initiatique, le dragon transporte donc l’essence de la Connaissance des Amasutum, ou plus globalement, celle du principe féminin androgyne qui est le point d’allumage de la quête de l'autonomie de l'âme.

 

Le dragon ou le serpent, c’est la Vouivre, qui irrigue d’informations primordiales la Terre de ses veines serpentines, mais aussi l’air et tout ce qui existe, c’est la rencontre cosmotellurique, c’est le Rio Abajo Rio, la rivière en dessous de la rivière dont Clarissa Pinkola Estés rapporte la légende dans son livre Femmes qui courent avec les loups.

C'est ainsi que certaines cultures, héritant de traditions ancestrales au sud-ouest des États-Unis, nomment le courant des significations, le courant de l'Esprit tapi en arrière plan et qui articule le monde visible pour y remettre de l'ordre. C’est le monde entre les mondes, d’où nous pouvons pénétrer la puissance, obtenir la lucidité de regarder les choses telles qu’elles sont, c’est la fissure dans le voile de l’illusion et du mensonge.

 

Ce sont le contenu et le contenant qui nous réaniment : le premier, les forces vitales, et le second, le savoir alchimique. Le savoir alchimique nous enseigne comment associer ces forces dans les profondeurs de la conscience, où peuvent avoir lieu la gestation et la renaissance de l’individu.

 

Écoutons Henri Vincenot au travers des pensées du héros de son roman initiatique Les étoiles de Compostelle, évoquer la connaissance féminine active. Le héros vient de constater le rajeunissement d'un compagnon après qu’il ait fait la rencontre d’une mystérieuse femme. Voici la prise de conscience qui naît dans son esprit :

"Et c’est alors que Jehan comprit le miracle de la Femme et le culte de la déesse mère, la femme reine du monde, origine et moyen, l’Arche d’alliance, l’Etoile du matin des litanies monastiques."

Ed. Folio, p170

 

Passer par le dragon, être avalé par le serpent et ressortir de leurs corps renouvelé, illustre les rituels de passage effectués dans les mondes souterrains, dans la grotte utérine des cultures animistes. A ce sujet, l'expérience de Maryline "la Pouliche", qu'elle relate dans son texte Incursion sur la nouvelle Terre, illustre parfaitement cette digestion du serpent.  

 

Plonger dans la gueule du dragon, c’est sauter dans le feu alchimique où masculin et féminin se fécondent mutuellement, le feu de la Connaissance dans lequel les parties coopèrent de manière synergique. La couleur noire prend un sens profond car elle désigne l’endroit où s’assemble la Connaissance, où se recompose la personnalité sur des bases plus vastes et plus actives, puisant au-delà des apparences et du visible, puisant dans la synthèse vivante de toute forme de dualité.

Assistée de son regard androgyne, dont la qualité renvoie à la nature intrinsèque du cosmos, la conscience peut dorénavant construire des échanges sur le mode gagnant/gagnant promouvant l’apprenti-sage. Finalement la symbolique du noir va bien au-delà de ce qui touche à l’œuvre au noir, et recoupe toute la partie transformatrice et créatrice de l'initiation.

 

Les représentations de l’art médiéval, au travers notamment des sculptures, montrent parfois le symbole du dragon-serpent dans son acceptation la plus large et cela afin de signifier cette phase de régénération de l’individu. On peut souvent y voir une personne sortant de la gueule d’un animal mi-serpent mi-dragon, ou bien saisissant un reptile dans chacune de ses mains, incarnant alors l’aboutissement du processus et l’acquisition de la Connaissance provenant des enseignements réels de la dualité reptilienne.

D’autres fois, le personnage est menacé, prêt à être dévoré. On peut y voir le moment crucial, le choix pour l’ego effrayé par la métamorphose imminente, d’accepter ou non l’initiation, qui les conduira, lui et ses perceptions antérieures, à être avalés, digérés et compostés.

 


Cloître de Elne, départ. 66

Eglise saint Pierre, Chauvigny (Vienne)


"Tout cela nous fait bien évidemment penser à notre Dragon-Vouivre dont bon nombre de légendes subsistent dans le folklore français, ainsi que les légendes relatives à Gargantua, notre géant national, tous deux ayant été diabolisés.

Déjà pour les Celtes, les tumulus étaient des lieux de prédilection pour entrer en contact avec l’Autre Monde (le Monde Invisible). Si l’image du labyrinthe a tant marqué les esprits, et continue de le faire, c’est parce qu’il recèle toujours un message à travers ce qui est devenu un symbole. 

De tous ces éléments, il ressort que le labyrinthe est une porte d’accès à une autre dimension. L’entrée du labyrinthe est assimilée à « la gueule du dragon », car si l’on regarde bien la structure de ces labyrinthes, nous avons l’image des entrailles, des intestins, d’un ventre dans lequel nous pénétrons. C’est le monde de sous-terre, l’antre de la Vouivre, des énergies telluriques.

Le dragon est l’avaleur, le « Digesteur » et Pierre Gordon nous rappelle que dans toute initiation, le Grand Chasseur ou l’Ogre mettait le néophyte à l’épreuve. « Le nom du Grand Chasseur est peu à peu devenu, chez beaucoup de peuples, synonyme de la Mort. »"

extrait d’un article de Kinthia Appavou, Le labyrinthe et son origine.

http://vivrevouivre.over-blog.com/page/55

 

Voici un autre lien pour ceux qui veulent en savoir plus sur les légendes concernant la Vouivre et son troisième œil qui est une pierre (mythe lié à Lucifer et à la bétyle de Cybèle):

http://vivrevouivre.over-blog.com/article-26711175.html

 

Au vu de cette description des fondements féminins de l’initiation et de l’analyse précédente du mythe du péché originel, on comprend plus facilement pourquoi le monothéisme patriarcal, Anu et sa clique, et derrière eux, l'égrégore des centres de consciences SDS, aient comploté contre la Vouivre et son dragon. Ces détenteurs du secret de la création ont de quoi les inquiéter !

 

 

Le dragon et le miroir de l'illusion

 

Analysons plus amplement l’inversion du contenu dragonesque pratiquée par la pensée patriarcale. Ceci afin de bien comprendre les différents ingrédients du processus initiatique et de la dynamique duelle.

 

L'inversion est un des leviers d’action principaux de la prédation en troisième densité. Avec l’usage du détournement de sens, les rôles sont redistribués dans une vision beaucoup plus figée, beaucoup plus cloisonnée, marquée par l’antagonisme : dans la version SDS des légendes, on insiste sur la lutte à laquelle doit se livrer le héros (toujours masculin) qui doit affronter les dangers du monde et dont l’ultime épreuve est le combat avec le Dragon. Ces mythes perçus à travers les lunettes distribuées par la société patriarcale, nous incitent – par la volonté de maquiller et d’écarter le danger que représente le pouvoir féminin androgyne – à refuser de s’abandonner réellement au processus alchimique.

 

Dans ce remake valorisant la loi du plus fort, les notions de punition et de récompense mises en avant réduisent la puissance et la vertu transformatrice du processus intérieur. Mais d’un autre coté, puisque la force profonde du symbole est vouée inexorablement à être détournée, nous sommes invités à exercer notre discernement, à nous tenir éveillés pour déjouer les manipulations de syntaxe qui peuvent nous confondre.

 

Nous devons débusquer la glorification du redresseur de tort et du sauveur, et être vigilants à la morale insidieusement ajoutée qui risque de nous rendormir. La présentation SDS s’adapte en fonction des besoins de l’asservissement, déformant de nombreux mythes anciens évoquant serpents et dragons, dévoyant le langage mythologique, qui dans sa forme dynamique, relie la psyché humaine aux origines de la Connaissance.

 

Elle ferme l’horizon de l’initiation, en masquant l’issue proposée par le symbole quand il est pris dans son sens le plus large. Pour cela elle crée subtilement des peurs, ou en renforce d’autres qui utiliseront les figures du dragon et du serpent comme support.

 

Au mieux dans la métaphore du héros décapitant, terrassant ou domptant le dragon nous pouvons voir la phase d’approche de l’initiation réelle ; celle de surmonter ses peurs pour quitter le connu, donc effectivement celle de se confronter au prédateur. Mais également, à travers la décapitation symbolisant la coupure avec le mental, celle d’un univers psychophysique qui se coupe d’un égo fuyant l’opportunité de grandir, rationalisant à tire-larigot, tournant en rond dans ses préjugés et en proie à l'obsession.

 

Si nous nous arrêtons au stade de la confrontation avec le dragon, ce à quoi renvoie l’iconographie ayant trait aux victoires sur le dragon, nous n'atteignons pas la réelle teneur de l’initiation. Car croyant avoir reçu l’initiation, nous n’en n’auront, grâce au prédateur, qu’un pantomime, un simulacre cachant le signe de notre recul (pris paradoxalement comme un exemple de bravoure). Avec cette tactique, l'individu est privé d'un accès aux mondes spirituels. Car il s’agit en fait de la fameuse "contre-initiation", du demi-tour effectué par notre conscience SDS au seuil de la véritable transformation. Mais comme tout acte de prédation est potentiellement source de réveil, une telle situation peu donner lieu à un approfondissement de l’expérimentation afin de passer un cap et revenir se présenter devant le dragon, en d'autres termes reculer pour mieux sauter !

 

 

Prenons l'exemple d'une "Ève" qui dans son travail de salariée, est sous la tutelle d'un patron qui use de son autorité sur autrui et abuse de la gentillesse de Ève, de sa peur de perdre un emploi, de sa soumission, et même du conditionnement "de coucher sous le joug du chantage".

 

Elle vivait un vrai harcèlement. Mais au delà d'un certain seuil d'accumulation, son instinct de survie prit le pas sur la situation, et chose qu'elle n'avait jamais osé faire : elle démissionna et porta plainte ! Elle pris conscience qu'elle venait de franchir une étape cruciale dans sa vie et croyant qu'elle avait triomphé du dragon, elle se jura que plus jamais cela ne se reproduirait… L'initiation était bien présente, mais récupérée par son prédateur attitré – qui lui faisait miroiter que la situation était résolue et qu'il ne fallait surtout pas chercher plus loin sous peine de "remuer la merde" – elle se transformait alors en contre-initiation. L'injustice, la rancune et la haine l'emportaient sur l'acceptation de ses émotions et sur un regard plus objectif qui pouvait en découler.

 

Vibrant pleinement ses programmes de victime, elle ne tarda pas de revivre le même genre de situation qu'elle s'était promise de ne pas réitérer, mais cette fois-ci dans le contexte du couple avec Adam son jeune époux qu'elle aimait pourtant profondément les premiers temps... Quelques années passèrent, et poussée à bout par la situation qu'elle revivait de façon étrangement similaire à celle du cycle précédent, elle en arrivait à la phase du "reculer pour mieux sauter", à la transformation de la contre-initiation en initiation. Mais cela se produirait, seulement si elle plongeait en elle-même et visitait les programmes qu'activait son prédateur.

 

Essayons de retrouver le vrai sens de cette étape et de la décrire avec objectivité. Elle est celle qui correspond au moment où nous abordons le dragon de l’initiation alors qu’un choix crucial se présente. Nous sommes terrifiés, encore aux prises avec nos fantasmes, l’esprit contracté et pressurisés par la réalité SDS. Nous pouvons dire qu’à cet instant la personne qui sent l’initiation arriver, pour aller plus loin, doit prendre conscience de son état émotionnel et des pulsions au travers desquels le prédateur gouverne son monde psychophysique.

 

Alors, notre Ève, allait-elle sauter ou s'enliser à nouveau ?

 

Par tous les stratagèmes aboutissant à la contre-initiation, la véritable étape préliminaire de l'initiation est généralement occultée par une peur indépassable (le coté SDS-). Celle-ci met souvent en valeur des options plus "alléchantes" qui se proposent systématiquement en parallèle (le coté SDS+). Elle offre une finalité bien différente que celle du grand plongeon.

 

Étant donné le climat de violence qui régnait au sein du couple, Ève propose à Adam de s'engager avec elle à suivre un cursus de communication non-violente. Abattu lui-aussi par la situation, il acquiesça sans résistance (d'autant plus que ses amis lui avaient déjà parlé de cet outil qui ramenait bien plus de respect et d'amour entre les humains). Les résultats furent encourageants, le quotidien devenait effectivement bien plus supportable et même parfois agréable. L'option alléchante les avaient séduits, le prédateur jouait bien son jeu mais ne tarda pas à exiger à nouveau son repas le plus appétissant : les émotions suscitées par la folie… Malgré "l'outil non-violent" les échanges redevenaient source de prise énergétique, mais cette fois-ci de manière plus insidieuse, nous pourrions même dire plus courtoise ; ils étaient en train d’intégrer les traits caractéristiques psychopathiques si représentatifs des prédateurs qui nous gouvernent. Bref, la réalité désastreuse reprenait ses droits.

 

Le dragon initiatique se voit ainsi paré des peurs du futur initié et lui offre la possibilité de les voir, de comprendre. Il faut parfois atteindre un certain seuil de "craquage" permettant à la Conscience de se faufiler. Le dragon intérieur, réceptacle et dispensateur du processus de changement accompagne la prise de conscience. Et finalement de la tempête émergera le calme.

 

Il ne s’agit donc pas de dompter le dragon mais plutôt de dompter la terreur avec laquelle nous le regardons, c’est à dire avec laquelle nous regardons l’inconnu, la mort des identités égotiques. Ou plus précisément de dompter le prédateur qui, pour passer inaperçu, profite de nous terroriser en diffusant l'image, le ressenti, la pensée qui paralyse notre discernement (l'image terrifiante du reptile).

 

 

Cette fois-ci Ève était effondrée, elle avait conscience de la répétition de la situation, mais se sentait dans une impasse ; elle faisait crise de nerf sur crise de nerf et avait plusieurs fois songé au suicide…

 

Un jour de grand désespoir, alors qu'elle n'avait plus aucune force pour lutter, elle demanda de l'aide. Elle fut instantanément frappée par un flash de conscience qui, vu l'état de son ego, put facilement atteindre son centre cognitif. Elle prit à ce moment-là, et pour le reste de sa vie, profondément conscience qu'elle n'était pas maître de son vaisseau ! Son corps et son psychisme étaient gouvernés par "autre chose"… Elle comprenait enfin qu'il y avait un sens à tout ce marasme existentiel, et les jours suivants, motivée par une quête de Vérité, elle fit des recherches et découvrit la réalité prédatrice hyperdimensionnelle. Elle sentait l'énergie affluer à nouveau. Elle était en train de sortir de son déni et de déterrer ses facultés de discernement lui permettant de dévoiler les capacités d'intrusion du prédateur au sein de ses corps émotionnel, intellectuel et physique.

 

Répétons-le, les peurs qui occultent l’issue SDA sont la conséquence de notre attachement à une forme connue que nous avons expérimenté. Si cet attachement et ces peurs manifestées par le penchant SDS étouffent le processus trop longtemps, le danger de stagner dans cette phase et celui de s’y perdre prend de l'ampleur. Mais ces peurs signalent aussi que certaines conditions sont requises pour l’initiation.

 

Le nouveau grand challenge qui se présente alors est de s’assurer et d’assurer le maître SDS que nous avons bien reçu son enseignement et que nous sommes prêts à franchir avec lui, le voile de l’illusion dans laquelle il se maintenait autant qu’il nous y maintenait.

 

 

En bénéficiant de la fonction initiatique du dragon, Ève démasqua la fausse image plaquée sur celui-ci. Elle perçut l'Alchimie favorisant la mutation du prédateur ainsi que celle de "l'humain-hôte" par la permutation de l'énergie SDS en énergie SDA, et surtout par la synergie de ces deux polarités. Mais pour que ce déroulement ne se transforme pas à nouveau en contre-initiation, il lui fallait prendre conscience de la nécessité de rester en contact profond avec le dragon qu'elle venait de découvrir. C'est à dire sans être à nouveau tentée par les options New Age alléchantes l'incitant à enfermer cette part initiatrice dans une dualité figée, mettant en scène les deux visions falsifiées de l'ombre et de la lumière et la poussant à chercher par divers rituels à ce que "l'amour triomphe du mal".

 

Comme elle apprenait vite et que ses nouvelles recherches l'aidaient à aiguiser son discernement, notamment par rapport à l'échec des techniques de non-violence qui consistaient à refouler cette entité vivant à travers elle, elle prit conscience que le véritable chemin vers la non-violence était de cesser de remettre son pouvoir entre les mains d'un "super thérapeute" ou d'un "super maître éveillé", et de vivre à 100 % les expériences conjugales du quotidien comme initiatiques, tout en continuant ses recherches sur la réalité de son monde de 3D. En actant cette prise de conscience elle créait une nouvelle réalité dans laquelle son prédateur était consciemment inclut. Elle rejoignait son dragon intérieur initiateur.

 

La conscience SDS constitue d’une certaine façon le creuset de la transmutation et en allume le feu lorsque avec le recul SDA, nous voyons le prédateur avec sa juste place dans une dynamique évolutive. Elle nous compresse et active le bouillonnement des énergies.

 

Dans le ventre du dragon, au sein du processus initiatique, chaque force a son rôle et participe au développement créatif, à la naissance de nouvelles perspectives et conditions d’expérimentation. Leur alchimie est guidée par un principe de cohérence, une intelligence androgyne omnisciente sous-tendant chaque réalité et qui est révélée par l’entrée dans la phase d’intériorisation et de gestation.

 

Grâce à elle et par elle, la conscience de l’individu accède à la partie motrice de l’inconscient collectif connecté à l’éther, ce réservoir infini d'informations concernant toutes les expériences vécues et toute la Connaissance qui sous-tend le multivers (les multiples univers y compris notre réalité). Aucune hiérarchie n’existe entre ces forces mêlées par l'Alchimie. Simplement certaines d’entre elles sont affublées des pensées, des informations non encore digérées, donc de l’inertie SDS liée aux expériences précédentes. Ces forces ont par conséquent une "incapacité" à se marier avec les autres et doivent être transmutées. Une mise à plat s’impose. Et c’est au cœur même de la contraction qu’a produit la prédation, au cœur de notre attachement à l’ancien, que nous allons trouver la force de faire cette mise à nu, de réaliser l'Œuvre au Noir.

 

 

Par un travail acharné à marier les informations qu'elle découvrait sur son monde extérieur et son monde intérieur avec les épreuves du quotidien, Ève sentait que le fonctionnement de couple qu'elle nourrissait devait changer radicalement, car elle était maintenant capable de voir les prises énergétiques qui entravaient son cheminement SDA. Elle offrait à Adam une opportunité de grand changement : soit il cheminait également vers le service à autrui, auquel cas il devait faire face à son propre prédateur qui entretenait ses programmes psychopathiques, soit, si il en était incapable, il continuerait à se nourrir des autres par le service de soi, mais ailleurs.

 

Au pied du mur, il dut prendre une décision grave, son prédateur se débattait et se rebellait, mais il choisit de passer le seuil de la porte que lui ouvrait la polarité féminine. Les crises n'étaient pas finies pour autant, mais le message du dragon était à chaque épreuve, pris avec davantage de considération et de compréhension. Malgré, et grâce finalement aux attaques prédatrices, leur vie devint passionnante et une véritable complémentarité, bien au-delà de l'amour passionnel éternel promu par Hollywood au service du "de-mon", commençait à se faire sentir…

 

Au fur et à mesure des expériences accompagnées du changement total de vision sur le monde du dragon, l’emprise SDS pourra se relâcher progressivement. C’est à dire que la dynamique qui est au cœur de l’initiation, les aller-retours entre expérience et éther, seront de plus en plus rapides, car la conscience de la profondeur, la conscience SDA deviendra de plus en plus accessible et demeurera la toile de fond de nos aventures.

 

 

Pour résumer : le consortium SDS falsifie la signification du dragon-serpent, accolant à ce support un masque. Cet écran psychique (les races reptiliennes peuvent se servir de leurs propres formes comme écran) stigmatise le dragon en en faisant quelque chose à combattre ou éventuellement que l'on peut amadouer pour obtenir de l'aide.

 

Les consciences qui animent les lignées reptiliennes arborent le visage de nos peurs. Quand nous les percevons ou en avons des images, elles apparaissent cruelles et terribles. Il n'est pas un hasard que la forme sous laquelle elles s'incarnent, en tout cas, qu'elles se montrent, s'apparente à celle du dragon initiatique. Nous voyons clairement, par exemple, dans certaines séances d'hypnose régressive et les travaux du professeur Malanga transparaître ce jeu destiné à prendre possession de notre discernement. C'est pour mieux nous abuser et nous détourner de la possibilité de transformation que représente cet archétype.

 

Néanmoins ces consciences prédatrices nous permettent, en posant devant le dragon-serpent le miroir amplifié de nos peurs dont elles manipulent le reflet, de vivre profondément le choix de l'initiation. Car justement, le processus initiatique véhiculé par le dragon, qui se situe en dehors de tout jugement, a pour fonction de digérer nos peurs et les images de l'illusion destinées à nous effrayer. Le processus est la partie intégrative, métamorphique et dynamique de l'apprentissage, il nous fait donc passer le voile, le miroir. Il révèle donc le sens de ces barrières et y trouve même une force, c'est dans l'ordre des choses.

 

D'un côté nous avons une réalité SDS faite d'images qui cloisonnent notre esprit, et de l'autre nous avons la réalité SDA du symbole, des archétypes, qui nous relie avec la dynamique universelle et qui transcende la première réalité.

 

 

 * * *

 

Il nous semble qu’il y a deux modes opératoires qui se conjuguent dans ces phases alchimiques "au Noir" et phases "au Blanc" (la phase "au Rouge" étant leur achèvement) :

- Le pouvoir de destruction SDS est canalisé et utilisé comme moyen de démanteler, décomposer, laver les résistances égotiques.

- Chacune des programmations et chacun des conditionnements peut libérer une force créative spécifique.

 

 

Par exemple, au sein d’un vouloir excessif, d’un besoin de contrôle obsédant, nous avons pu remarquer, après démantèlement des réflexes du prédateur, que peut s'y lover une volonté inexorable d’avancer et de comprendre notre monde. De même, la colère peut nous indiquer un blocage et nous offrir sa force pour franchir le cap, quand nous acceptons sa présence et son message. Nous vérifions encore une fois que la polarité SDS contient en elle le germe de la polarité SDA.

 

D’autre part, à nombreuses reprises nous avons pu voir que la violence, si nous la laissons exulter en la "canalisant" (en tout cas en étant conscient d’être traversé par son torrent) avait pu nous aider à dépasser une situation où nos attachements nous retenaient. Elle a donc parfois participé, grâce à l’accueil que nous en faisions, à déjouer et dissoudre des programmes bien ancrés. Le potentiel de changement que nous y avons trouvé, nous a permis de continuer la déprogrammation de manière plus efficace car elle nous contraignit à sortir de nos jugements sclérosants et de notre culpabilité. Nous constations en définitive, que la violence était une force qui avait été employée pour les besoins d’une expérience et dont l’explosion ou le bouillonnement signalait soudainement à nos esprits faisant la sourde oreille, qu’il était temps d’aller vers d’autres horizons.

La force SDS est donc bien la mèche de la dynamite, qui une fois allumée, vient disloquer par son explosion les pré-requis rigides de cette sphère électro-magnétique qu'est l’ego. Offrant par cet éclat de programmes la possibilité de se frayer un nouveau chemin au milieu des débris de croyances.

 

En certaines occasions, l’ampleur de la prédation est si dévastatrice, que nous n’avons d’autre choix que de nous tenir "immobiles" au milieu de l’effervescence de la cocotte-minute, jusqu’à ce que nous émergions de ces circonstances en ayant acquis une leçon mémorable et fait peau neuve.

 

Tout se passe comme si, après un temps de stagnation, l’énergie qui a baigné dans la marmite SDS, était conduite à se transformer par sa propre force et à se fondre à nouveau avec son essence dynamique originelle.  

Les forces SDS opèrent un démantèlement de leur nature lorsque la conscience expérimentant accède à nouveau à la sphère SDA. Cette transition correspond au passage du cycle initiatique où l’esprit SDA comprend, collabore avec l’esprit SDS et l’emmène vers sa métamorphose.

 

Lorsque certaines mémoires révèlent des schémas victime/bourreau encore actifs en nous, nous pouvons avoir de bons résultats si nous acceptons le dialogue entre ces deux comportements opposés. Cela s’est révélé être un moyen de trouver l'équilibre entre le statut de dominé et celui de dominant et d’avancer réellement vers une voie libératrice.  

 

Par exemple la victime, telle Ève avec son besoin irrépressible d’"amour et de lumière", signale parfois, et à juste titre au bourreau que la souffrance, les pertes de temps et d’énergie, pourraient être atténuées et même disparaître avec plus d’écoute. Et si cela ressemble encore à une litanie, les mots infusent. Les paroles du bourreau, malgré leur déferlement toujours ponctué par quelques grincements de dent et hurlements, exhortent quant à eux la victime soumise à se réveiller et à sortir de sa complaisance.

Après une série répétitives d’ Œuvres au Noir et d'Œuvres au Blanc, ces voix commencent à s'associer, l'énergie yin et l'énergie yang commencent à circuler, Adam et Ève commencent à découvrir une capacité à s'adapter aux circonstances de la dualité. Les deux personnages, actif ou passif, finalement esclaves/victimes du même scénario, finissent par comprendre l’intérêt de collaborer et de changer puisque la mort de leurs habitudes donnent naissance à une forme de vie plus cohérente et apaisée.

 

De manière équivalente, chaque fois que nous plongeons dans cet état de lutte et que nous sommes attentifs à nos émotions, nous accédons aux trésors d’informations qu’elles recèlent. De nombreuses fois, tels des pratiquants du Tai Chi de la conscience, nous avons été amenés à changer l’orientation de l’énergie SDS. Voici quelques exemples dont David fait part. Ils illustrent cette discipline de la souplesse :

 

Un sentiment d’injustice et une blessure de rejet m’assaillent souvent. L’observation de leur influence et l'identification de la part de ma psyché occupée à entretenir ce cercle vicieux, ont été moteurs de l’adoption d’une attitude plus juste vis à vis de moi et des autres. Je m’aperçus que dans le sentiment d’injustice dans lequel me tenait le prédateur, résidait un besoin de justice légitime. Cette découverte, m’a permis en observant ce besoin, de démasquer les programmes qui faussaient l’estime personnelle et la relation à l’entourage ainsi que d’enclencher un virage à 180 degrés par rapport à l’attitude précédente.

 

Une autre fois un comportement de fuite m’emmena dans un tel chaos, dans une telle impasse que je fus forcé de faire face à la peur qui me dominait. Et l’on peut dire que c’est littéralement le réflexe de fuite et la culpabilité qui me forcèrent à analyser la situation et à changer d’attitude. Et pour bien appuyer sur l'importance du cul-de-sac dans lequel je me trouvais et qui m'aida à ouvrir les yeux sur mes programmes, l'aventure se déroulait dans une rue, ou plus précisément une impasse ! Les scènes récurrentes que j’avais devant les yeux m’aidèrent à retourner le miroir vers moi ; tous les protagonistes directs de la situation fuyaient leurs responsabilités.

 

Du chaos émergea l’impulsion de remettre de l’ordre dans mon esprit ! Après cette mise au point personnelle j’exprimai le manque de clarté de la situation à l’entourage concerné. Le prédateur ne me rendit pas la tâche aisée. En fait il me mit au pied du mur de l'impasse pour aller plus loin dans la compréhension de mes programmes.

Je fus rapidement mis face à mes attentes, celles de voir les autres changer de comportement. Rendu vigilant par la prise de conscience précédente (la fuite), percevant le contrôle que mon prédateur voulait exercer sur les autres en leur demandant d’être clairs, j’approfondis la leçon. Tant que je ne scrutais pas chaque détail du mur, je n’allais pas au bout de l’application de cette leçon de clarté, et celle-ci laissait place à du contrôle. J’affinais mon discernement des mécanismes de la prédation et je continuais d’appliquer cette clarté à moi-même.

 

Il en résulta une mutation de la tension qui se maintenait jusqu'alors, en un détachement qui me permit de me reconnecter à la confiance en l’expérience et au trésor de l’apprentissage. Mon entourage ne changea pas spécialement d'attitude, mais je me sentais tellement libéré de mes programmes de contrôle mis en lumière par cette impasse, que cette nouvelle liberté intérieure ne permis plus de prise énergétique.

Cette situation apparaissait maintenant dans ma bulle de perception comme totalement différente, comme neutralisée. Je prenais ainsi conscience de mon potentiel créateur qui, par l'acceptation de l'enseignement du prédateur, changeait mes perceptions, donc ma réalité. Je fus capable d'escalader le mur de l'impasse ! Le contrôle s'était transformé en clarté appliquée à bon escient.

 

Un autre exemple de handicap se transformant en potentiel libérateur eut lieu au travers d'une relation de couple.

Pendant longtemps sans avoir conscience que le prédateur se cachait derrière, je me suis présenté comme "le sauveur de ces dames". Cela dura jusqu’à ce que je tombe sur une relation avec une personne qui portait en elle une blessure si douloureuse, qu’elle manifestait un contrôle et un déni flirtant souvent avec le cynisme. Mon prédateur, face au sien ne pouvait plus jouer la carte du sauveur. J'étais poussé dans mes retranchements et en fut tellement déprimé que je fus bientôt obligé d’admettre que c’était moi qui avait besoin d’être sauvé.

 

Je visitai alors la peur d’être seul et celle d’être abandonné, puis le besoin de reconnaissance, failles dans lesquelles mon prédateur s'était introduit pour me faire jouer le rôle du sauveur afin de me soutirer de l’énergie et en soutirer aux femmes avec lesquelles j’étais en couple. La fonction de sauveur était comme une protection pour fuir mes peurs tout en ayant l'impression d'aller de l'avant, fuir ma fragilité et du coup, combler mes manques.

 

Aujourd’hui en me posant la question "qu'est-ce qui m'a permis de terrasser le prédateur ? (en réalité transformé au travers de la mort du personnage du sauveur) La réponse me paraît évidente : ma propre polarité SDS, donc mon prédateur ! C'est lui qui m'a contraint encore une fois à faire face au mur/programmation plutôt que de nier son existence et d'être soumis à cette limitation. Pour être plus exact, c'est lui qui – soumis à une conscience SDA grandissante, donc malgré sa volonté – me fit découvrir l'existence du mur.

 

Je suis d'ailleurs souvent atterré par le poids de l’impuissance à sortir de ma programmation. La mélancolie, la dévalorisation, la léthargie et le mutisme forment généralement la chape sous laquelle la prédation me garde. Elle est si handicapante sur le plan physique comme sur le plan psychique, que cette souffrance finit par réveiller mon instinct de survie, m’amenant à décrypter l’origine de mes "malheurs".

 

Après cette introspection, je prends généralement conscience que je dois sortir de mon mutisme, dépasser la difficulté à évoquer "ces faiblesses" et communiquer ce que je ressens. J’ai ainsi vu plusieurs symptômes physiques disparaître dans la foulée. C’est un long cheminement au cours duquel je me vois relever de plus en plus de défis, mais à chaque fois que je tombe dans ces noires profondeurs j’en retire une meilleure connaissance de mes fonctionnements et ma confiance en ce chemin se renforce. Plus j’acquiers de la technique et moins le mur des programmations devient infranchissable…

 

 

 

La liste de ces exemples pourrait être longue car il semble que nous retrouvons ce principe de métamorphose ou sa possibilité dans de nombreux cas. Notons que ces processus et la métanoïa (le retournement vers soi et en soi) qui les accompagne, permettent petit à petit l’émergence d’une forme de compassion envers soi et envers l’environnement.

L'emprise SDS, guidée par une conscience de plus en plus SDA, me plonge à répétition dans ma chrysalide d’où je ressors avec un autre point de vue sur moi-même et sur mes relations. L'énergie prédatrice est motrice du phénomène de métanoïa qui me connecte à l'éther, l'énergie noire, c'est à dire à la Conscience collective créatrice. Étant donné qu'en retour, ma perception et mes croyances changent, ma réalité se modifie.

 

Toujours dans Femmes qui courent avec les loups, Clarissa Pinkola Estés rend compte elle aussi, de manière très précise, de ce changement de l’énergie SDS sous l’effet de sa propre force. Parce qu'un profond travail de conscientisation y est réalisé, la conscience (aussi bien de l'écrivain que du lecteur) qui est le siège de ce processus, récolte les fruits de son labeur et peut aller plus loin dans la compréhension de la transformation alchimique. Pinkola Estés ne se réfère pas directement à l’Alchimie, mais nul doute à la lire et sachant sa référence directe à Jung (qui étudia assidûment la science des Adeptes), que ce sont en partie les lumières de la Philosophie hermétique qui éclairent l’exposé de la psychologue.

 

Si nous commentons le texte qui suit avec la langue des Initiés, nous pouvons dire qu’il décrit le résultat d’une Œuvre au Noir suivie d’une Œuvre au Blanc. Voici donc l'extrait où elle aborde ce sujet et dans lequel Barbe-Bleue incarne autant le prédateur interne qu’externe :

 

"La fin du conte voit les restes de Barbe-Bleue livrés aux charognards. Il y a là un aperçu très net de la transformation du prédateur, car c’est l'ultime tâche des femmes, au cours de ce voyage, de permettre à la nature de Vie/Mort/Vie de dépecer le prédateur et de l'emporter afin qu'il soit incubé, transformé, et remis dans le circuit de la vie.

Lorsque nous refusons de distraire le prédateur, sa force s’enfuit hors de lui et il est incapable d’agir sans nous. Nous le conduisons vers la strate profonde de la psyché où tout ce qui est créé n'a pas encore pris forme et nous le laissons mijoter doucement dans cette soupe éthérique jusqu'à ce que nous lui ayons trouvé une meilleure forme à revêtir. Quand l’energum psychique du prédateur est restitué, on peut lui donner une forme, dans un but autre. Et dans ce cas, nous sommes des créatrices; une fois la substance brute réduite à l'essentiel, elle devient le matériau de notre propre création.

En triomphant du prédateur, en lui prenant ce qui est utile et en laissant le reste, les femmes sont emplies d'une intense vitalité, d'un élan formidable. Elles lui font restituer ce qui leur a été volé, de la vigueur, de la substance, en quelque sorte elles le "clarifient". On peut concevoir ainsi cette transformation de l'énergie du prédateur en quelque chose d'utile : avec la fureur du prédateur, on alimente le feu de l’âme et cette flamme va permettre d’accomplir de grands desseins. La ruse du prédateur va servir à mieux voir, à mieux prendre ses distances. Sa nature meurtrière va servir à anéantir ce qui doit mourir dans une vie de femme, ou à quoi celle-ci doit mourir dans sa vie quotidienne, ce qui n'est pas la même chose et ne se fait pas en même temps. Généralement la femme sait pertinemment ce dont il s’agit.

"Extraire la substantifique moelle" de Barbe-Bleue, c’est comme prendre à l’ombre mortelle de la nuit sa part de remède, ou à la belladone empoisonnée ses éléments curatifs [références à l’action du remède homéopathique qui fonctionne sur le principe des contraires]. Des cendres du prédateur, de ce qu'il en reste, renaîtra de fait quelque chose, mais sous une forme plus réduite, plus reconnaissable. Quelque chose qui aura un bien moindre pouvoir de duperie et de destruction - car vous vous serez réappropriée nombre des pouvoirs qu'il utilisait pour détruire et vous en aurez fait de l’utile, de l’adéquat."

Femmes qui courent avec les loups, col. Le Livre de Poche, p 98-99.

 

Un peu plus loin dans ce livre (p111-140), se basant sur son expérience de thérapeute et de décrypteuse des rêves, Clarissa Pinkola Estés affirme clairement que le processus initiatique ne peut s’enclencher sans la présence du prédateur qui en est un des rouages essentiels. Elle évoque notamment, comment la rencontre avec le prédateur est décisive pour se sortir des griffes d’une forme de prédation qui s’est immiscée dans l’énergie de "la mère originelle" et engendre l’apparition de la "trop bonne mère" ; la mère qui étouffe sa progéniture. Cette dernière condense en elle les peurs que l’entourage et la société peuvent projeter au moment de la transition de l’adolescence, ou de toute autre passage ayant pour but d’accentuer l'autonomie de l'individu.

 

 

Le dragon aux deux visages

 

Puisqu’elle est le rejeton de la polarité SDS, la vision New Age considère également deux dragons, l’un malveillant qui est rattaché à une vision négative de l’obscurité, et l’autre bienveillant présenté comme un allié dans la quête des secrets de la nature. Dans ce cas-là aussi, ce qui n’est généralement pas compris, c’est que dans la source des traditions primordiales, ancrée dans le savoir intime de l’humanité, il n’y a qu’un seul dragon qui possède deux visages. Il nous invite à regarder la dualité d’un endroit plus élevé et nous allons conclure sur sa fonction.

 

Nous avons analysé que ces deux visages correspondent aux deux facettes interreliées de la réalité : l’expérience brute (la Materia Prima sur laquelle doivent œuvrer les alchimistes) et la révélation initiatique. L’une ne va pas sans l’autre car pour accéder à l’initiation, nous devons retrouver la Connaissance au travers du vécu et de la polarité SDS. Parler de la face SDA, la face qui embrasse le principe initiatique dans son entier, n’a pas de sens si nous n’envisageons pas sa relation inséparable d'avec la face SDS.

 

C’est pour cela que l’initié adopte le double regard car il sait que la clef réside dans l’acceptation d’un dialogue, d’une synergie. Le double regard donné par le dragon assume la coexistence de la version ésotérique et de la version exotérique de la réalité, de la vision de l’initié et de celle du profane, du monde du vécu brut et de l'éther. La propriété qui lie les deux regards est d’ailleurs de nature inversive, permettant de retrouver le monde de l’initiation à partir de l’expérimentation de l’œuvre du démon qui se présente comme son contraire. Ces deux mondes sont intimement reliés par le centre de conscience qui les observe et qui alimente le mouvement qui les joint. Cette mise en relation par l’opposition du sens est la manière fondamentale de créer une dynamique au sein de la création.

 

Le dragon a deux visages. Mais l'initié sait que l'un des visages, le premier, n'est pas le vrai visage du dragon, et qu'il est là pour le tester et à défaut pour le tromper. Chacune des deux facettes du dragon correspond à la partie de nous qui le perçoit, autrement dit, au moment où nous en sommes dans l’initiation quand nous le regardons. Rappelons-le, l’un des visages correspond à l’étape précédant l’entrée dans la phase de transformation proprement dite ; nous quittons l’expérimentation, l’Ego est effrayé à l’idée de sa mort prochaine ; c'est l'écran psychique SDS. L’autre visage, si tant est que ce terme soit approprié puisque nous parlons maintenant du processus auquel renvoie l’archétype et plus d'une image, d'une face à proprement parlé, c'est la dimension de profondeur qui se dévoile quand nous pénétrons la phase de métamorphose du recyclage de notre identité.

 

La caverne, l’antre du Dragon (ou son corps), figurent les tréfonds de la psyché, et également les entrailles physiques, l’utérus, l’abdomen, la poitrine ou le crâne (et finalement le cœur de nos cellules et des atomes qui nous constituent) qui servent de supports concrets et résonnants à la métamorphose interne de l'esprit. Ces symboles du contenant sont aussi ceux du contenu en pleine ébullition, c’est à dire de la combinaison de toutes les données en train de créer l’embryon de la nouvelle personnalité.

 

On peut dire qu’il y a deux ventres : un qui nous infantilise (la Matrice SDS) et l’autre qui nous enfante, mais c’est dans la liaison des deux, dans le chevauchement de leurs fonctions à la fois opposées et complémentaires, que croît la dimension créatrice.

 

Dans différentes cultures à la surface du globe, le dragon et le serpent sont des symboles proches qui ont trait à une dualité sublimée, c’est à dire à la gémellité. En effet ses animaux mythologiques sont associés généralement à un jumeau ou à une jumelle ; soit leur parèdre est citée directement dés qu’il est question de ces symboles, soit celle-ci ne tarde pas à paraître dès que l’on creuse un peu. C’est un thème auquel Jeremy Narby a consacré un énorme travail de recherche qu’il expose dans son livre Le serpent cosmique.

 

De ce fait, par sa puissance, le dragon investit la totalité du principe duel. Il invoque la coopération de tous les atouts dont la conscience et l’âme humaine auront besoin pour accomplir les cycles alchimiques et retrouver une aisance dans cet art. Le rassemblement de ces capacités est signalé par la synergie effective du principe masculin et du principe féminin qui président alors à nos choix et à notre développement.

C’est à cette étape que le symbole acquiert ses ailes, que de terrien il devient aérien, en tout cas qu’il marie air, feu, eau et terre. C’est alors que le Dragon dévoile la force du cinquième élément, les secrets de la quintessence (*) et de notre inconscient dont il peut nous livrer les clefs. Il symbolise par conséquent l’âme ailée qui est libre de naviguer au travers de ses expérimentations puisqu’elle sait comment pénétrer leurs significations et qu’elle va les utiliser pour s’adapter et évoluer.

 

Cette conscience aux ailes déployées a retrouvé la nature androgyne du Soi. Elle est capable de voler car elle est aussi capable d’accepter sa chute pour apprendre. Notre nature humaine oscille donc entre deux pôles : l’ange déchu et le créateur ailé. Mais plus l'énergie du service d'autrui se développe, plus l'oscillation tend vers la créativité.

 

Nos expériences et nos investigations, nous ont montré que sur ce chemin vers l’androgynie, le principe féminin, de par ses fonctionnalités (ressentis, intuitions, connaissances instinctuelles) est l’élément précurseur. Nous traitons cette thématique dans les chapitres V et VI de l’Épopée de la Conscience.

 

 

Un clin d’œil avec ce lien que nous avons eu juste en terminant ce texte :

http://www.nicematin.com/vie-locale/second-tour-de-piste-pour-le-roi-de-lenergie-ce-mardi-avec-un-carnaval-de-quartier-et-un-corso-illumine-114495

 

 

La photographie en tête d’article ainsi que le nom du dragon géant "Le Roi de l’Énergie" sont très significatifs et font parfaitement écho à ce que nous venons d'approfondir. Nous pouvons voir sur l’image, des personnes et des animaux factices, ainsi que divers éléments représentés qui siègent dans la gueule du dragon, la star du carnaval. Carnaval dont les origines sont païennes ! Symboliquement le reptile s’apprête à les avaler. Tout ce petit monde semble ne pas s’en inquiéter… Est ce parce qu’au fond d’eux, ils connaissent ce passage initiatique dans la gueule du reptile mythique ? Pourtant il est effrayant.

 

Il porte bien cette dualité que nous avons détaillée. Et puis, son nom, son statut, "Le Roi de l’Énergie", révèle de manière frappante que la mémoire collective connaît le pouvoir initiatique de l’archétype qui nous mène à la rencontre de la lumière universelle, l’information-énergie, l’éther. Rencontre qui nous rend par conséquent rois de notre destinée, co-créateurs des réalités que nous côtoyons. Le monstre, qui étymologiquement signifie "avertissement céleste", enseigne à Adam et Ève comment sortir de leur conditions carcérales. Il leur transmet le double regard dynamique avec lequel "l'interaction reptilienne" montre sa véritable dimension. Ceci afin qu'il ne soit plus nécessaire pour eux de se perfectionner dans l'art de fuir ou de faire la guerre au dragon mais qu'ils apprennent l'art de danser avec lui. Car dans ce cas le serpent-dragon est le médiateur qui guide l'âme vers la porte de sortie de la Matrice SDS, le service à autrui et la maîtrise du mouvement dimensionnel.

 

"Rencontrer l'inconscient [ou le prédateur] peut en modifier la nature. Encore faut-il ne pas avoir froid aux yeux et trouver un positionnement correct. "Je suis une part des forces qui veulent toujours le mal et sans cesse créent le bien", dit Méphistophélès à Faust. Cette alchimie ne se produit toutefois qu'à condition de comprendre le rôle essentiel de l'adversaire et de l'accepter comme celui qui met à l'épreuve et permet d'avancer. La fuite effrayée devant l'inconscient [ou le prédateur] ne peut évidemment pas donner le même résultat. "

Bertrand de la Vayssière, Les énergies du mal en psychothérapie jungienne, Ed. du Dauphin

 

Le Roi-soleil (on voit le soleil dans la gueule, cf la photographie), symbole de la fausse lumière, sera lui-aussi bientôt englouti, afin que des ténèbres alchimiques, du ventre transformateur surgisse la vraie lumière du Soi androgyne.

 

Les opportunités initiatiques doivent être saisies autant individuellement que collectivement. Nous avons vu qu’elles sollicitent la souplesse de nos modes de perception et nous demandent de voir la dynamique qui réside au sein du principe dualiste. A nous donc, de déceler l’initiation derrière les inversions de symboles, les faits les plus banaux comme les plus frappants.

 

Pour terminer après le chemin ésotérique et philosophique où nous a menés la compréhension de nos expériences, nous vous proposons de découvrir Arkantara, le site de Nita et Loris,  par le biais d'un voyage poétique, Le Baiser de Lilith, résonnant particulièrement avec les thèmes que nous avons abordés ; une véritable co-naît-sens !

C'est l'occasion pour nous de souligner le parallèle important entre la voie SDA, la dynamique SDS/SDA et la dimension artistique. Cette dernière nous offre une approche polysémique, autant sensible que spirituelle, pour explorer nos univers multiples. L'art est une navigation au cœur du sens. C'est une démarche centripète et centrifuge.  Avec lui, nous convergeons vers notre intimité profonde et nous interrogeons aussi  le monde avec tout ce qui nous compose.

 

 

* Le cinquième élément : la quintessence (où l’on retrouve le cinq dans l’étymologie du mot quinte), la cinquième force, l’éther, l’inconscient collectif, la lumière des lumière, la lumière noire sont des terminologies équivalentes.

 

 

David & Hélène

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Nina (vendredi, 31 mars 2017 10:33)

    Je loue la profondeur de ce texte. Immense gratitude pour ce partage puissant !
    J'adorerais vous entendre en faire une lecture à 2 voix ...
    Une version audio ? simple suggestion ;-)