Chapitre IV - Quand le chant du coq annonce un changement de réalité

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Tout au long de cette existence-là, David et moi avons pris des virages de plus en plus serrés sur le chemin de la quête de Vérité. Bien sûr, comme la plupart des personnes avides de spiritualité et de réponses aux mystères de la vie, nous avons pris notre ticket pour le parc d’attraction dénommé "New Age" qui a le monopole dans ce domaine puisqu’il propose une multitude d’activités sensationnelles, attrayantes et faciles. Il suffit de grimper dans le vaisseau commun et se laisser emmener allègrement vers des horizons magiques !

 

Heureusement quelques secousses administrées avec justesse par notre Supraconscience nous firent bondir du vaisseau pour nous retrouver le cul par terre face à nous-mêmes ! Quelle situation désagréable, déboussolante mais tellement salvatrice ! Nous avions le choix de repartir en courant dans les jupons de maman, cette matrice patriarcale, ou bien de prendre notre courage à deux mains et d’opter pour la conduite accompagnée par notre guidance.


Nous avons tous les deux fait le choix initiatique de la conduite accompagnée ! Il nous est maintenant impossible de repartir nous cacher puisque lors de nos dernières visites à la "Mère-Grand", nous avons eu l’agréable surprise d'entrevoir qui se cachait derrière le déguisement !

 

Le choix d’un parcours autonome n’est pas aisé ; c’est bien plus sécurisant d’avoir quelqu’un d’extérieur qui nous dit comment et quoi faire. Pourtant, plus on progresse sur ce chemin de Vérité, plus les directives d’aiguillage venant de l’intérieur deviennent précises et exigeantes. Lorsqu’une direction piège est prise, l’émotionnel et le corps nous alertent d’autant plus intensément que nous persévérons dans ce sens. J’ai à ce propos un bel exemple concernant mes aventures d’aiguillages vers la création du Réseau Léo. Mais avant, voici le contexte en quelques lignes.


Nous sommes tous deux en train de nous libérer des attaches de notre vie passée, celle où nous avions besoin de nous sentir exister en gagnant de l’argent, de la reconnaissance, en "gagnant notre vie" grâce à un projet professionnel. Ce dernier englobait des titres de propriété, qu’ils soient animaux ou fonciers, et nous gardait pieds et poings liés par l’exigence quotidienne d’une énergie physique, émotionnelle, mentale et financière. S’en libérer veut dire visiter une à une les peurs qui se cachent derrière ces besoins "existentiels" au sein d’une société pervertie.

 

Et la naissance de L’Épopée de la Conscience ainsi que celle du Réseau Leo marquent une transition claire entre l’ancien et le nouveau monde. Après plusieurs mois d'intériorisation nécessaires à ce changement de paradigme, nous passons du mode introverti de la chenille dans son cocon, pour maintenant obéir à l’impulsion vitale d'en sortir et apprendre à voler malgré toutes les peurs suscitées. L’excitation, l’envie d’avancer et l’exigence font aussi parties de l’aventure, et le rythme et l’intensité de cette nouvelle voie sont exacerbés.

 

De même, vous avez sans doute compris (dans le Chapitre III) l’impor-tance de la présence animale tout au long de mon chemin : ces êtres m’accompagnent avec beaucoup d’insistance et très explicitement vers le "réveil". A présent, venons-en à l’exemple.

 

Un nœud important qui m’oppressait depuis un moment déjà, fut, grâce à nos échanges de groupe, identifié et du coup libéré. Je lâchais enfin une pression contenue. C’était celle d'un besoin vital d'exprimer ma créativité. Je l’emprisonnais jusqu’à présent par des idéaux de couple et des schémas de culpabilité non identifiés. Le soir de la prise de conscience, je sentais cette libération cellulaire tellement forte que, si je n’avais pas été malade (nausées, mal de crâne et gorge prise), je n’aurais pu m’empêcher de faire des bonds dans toute la maison !

 

Je m’attendais à passer enfin une nuit réparatrice, et bien je ne fus pas déçue... Je réussis à trouver le sommeil bien tard pour, une heure après, me réveiller d’un profond sommeil en bondissant de mon lit recouverte de transpiration. Jamais je n’avais vu perler autant de sueur de ma peau ! Après une douche où je tenais à peine debout, je retournais dans le lit pour y continuer ma charmante nuit. Insomnie, visions d’horreurs puis apparition de démangeaisons dans le cou furent au rendez-vous !


Ces problèmes cutanés, je les connaissais intimement car mon ami le staphylocoque doré venait m’enseigner régulièrement. Mais là, j’étais prise au dépourvu ou plus précisément "prise à la gorge" ! Après ma quasi-nuit blanche, je me levais dépitée. À mon état grippal qui s’était empiré, se rajoutaient les aventures de la nuit et rien ne s’était amélioré suite à ma prise de conscience d’hier soir. Je savais alors que je n’y couperais pas. Des émotions avaient besoin de se manifester. J’offrais alors ma présence à cette "chose" encore inconnue. Mais rien à faire, aucun lien, aucune image. J’en pleurais de découragement et demandais de l’aide à mon En-Je.

 

Alors que dans un état semi-conscient, je me remettais de mes émotions et que mon attention était portée sur les brûlures et démangeaisons de ma gorge, la connexion eu lieu ! Mais évidemment, la gorge ! J’étais ramenée deux jours avant où j’assistais, "en conscience", à la mort d’un magnifique Coq qui nous était offert. En conscience, c’est-à-dire avec ma nouvelle vision du prédateur que j’assume de mieux en mieux, surtout depuis que je remange de la viande.


Chronologiquement, cette aventure se situe quelques mois avant celle des petits chats racontée dans le chapitre précédent et peu de temps avant la création du Réseau LEO.

 

 

Des amis nous avaient proposé cet animal qui n’avait plus sa place dans le poulailler. Nous avons accepté,tout en sachant que d’être présents pour sa mise à mort et de participer à son plumage, ne serait pas facile mais initiatique. C’est effectivement la première fois qu’une aventure de ce genre se proposait depuis notre récent changement alimentaire.

L’expérience eut lieu dans un hameau nommé Gallié ("Gallus" est le nom latin du "coq"!) dans une ambiance calme. Ce fut comme si le coq était déjà parti car il n’eut aucune réaction, même pas un tressaillement ou un clignement de paupière au moment où le couteau lui tranchait la jugulaire. Par contre, le sang ne coulait pas beaucoup et à plusieurs reprises, l’amie qui s’occupait de cette "sacrée" tâche, due approfondir la plaie pour être sûre que sa mort ne soit pas retardée. C’est cette image-là, la gorge du coq ouverte et sanguinolente, qui m’est soudainement apparue lorsque j’étais en proie à ce blocage incompréhensible. Dans la foulée, un signe qui m’avait été donné le jour-même me revint : alors que je sortais de la maison, je croise Angèle, la mamie du village de St Just assise sur la place profitant du soleil hivernal. Connaissant nos dernières aventures, elle me demande : "Alors ce coq ?" Et je lui réponds qu’il faisandait au frigo. Puis "sautant du coq à l’âne", je lui explique que j’ai besoin de prendre l’air car j’ai la crève et qu’en plus un staphylocoque se développe à nouveau. D’un coup, je fais le lien entre la phrase d’Angèle et la mienne et à ce moment-là, je relève cet indice qui relie le "coq" au "staphylocoque" !

 

Plus tard, je lisais à propos de cet animal, dans le Dictionnaire des Symboles de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant (et toutes les citations qui suivent sont issues de cet ouvrage) : "son chant signale la présence de l’Ange". Et c’est Angèle qui m’a permis de faire cette connexion, et qui nous vend également des œufs. En plus, elle porte le même prénom et est née au même moment que la mère de David, et ce n'est pas fini : le fils d’Angèle de St Just s'appelle également David ! En voilà une intrication karmique digne de l’ "En-Je", messager de la Supraconscience.

 

Cet assemblage des pièces eut lieu en quelques secondes et dans la foulée jaillit un flot d’émotions enfin conscientisées ! Des sanglots intenses venus des profondeurs sortaient sans interruption. Tout en éprouvant une immense gratitude pour cette guidance si précise, je pleurais la mort du coq en le remerciant sans cesse de s’être offert pour la croissance de notre âme. Mais il y avait encore autre chose de moins palpable, car plus enfoui que j’ai fini par comprendre...


Cette épreuve me permit d’entrer en contact avec la mort que j’ai vu donnée à tous ces animaux par la main de l’homme étant gamine. J’ai grandi dans une ferme où moutons, poules et canards étaient régulièrement tués. A cette époque-là, j’avais appris à cacher ma sensibilité, donc à refouler mes émotions, surtout lorsqu’elles étaient liées à la souffrance animale. Je me débrouillais pour fuir ces mises à mort tout en intégrant que j’avais un problème d’hypersensibilité. Et voilà que ce coq se faisait le messager de tous les animaux ayant assisté par leur mort à mon autocensure émotionnelle !

 

Lors de ce sacrifice, j’observais les mêmes réactions que dans mon enfance : je me tenais physiquement et émotionnellement distante et éprouvais peur et dégoût. Suite à cette grosse libération émotionnelle, le staphylocoque qui en 48 heures s’était répandu rapidement depuis mes clavicules jusqu’au visage, commençait à régresser. Je sais, je n’arrête pas de le répéter, mais je suis de plus en plus abasourdie par la qualité pédagogique des ensei-gnements de mon Ange ! Et le flux créateur s’est enfin libéré de ces entraves puisque j’écris ces lignes depuis plusieurs heures sans interruption avec une heureuse niaque intérieure ! Ce soir, au menu : notre poulet initiatique !


Je pressentais que sa mort serait pour moi un passage très important. Effectivement, avec du recul, j’y vois les phénomènes abordés par la suite.

 

 

Un face-à-face avec la mort

 

Cela m’a été proposé par cet acte physique mais, comme je voulais fuir cette réalité, la maladie a pris la relève. Je fus alors obligée de m’arrêter pour voir à quel point, au fond de moi, je ne pouvais accepter que des animaux meurent pour que je puisse vivre, donc simplement assumer le rôle de la mort dans la vie.
D’ailleurs mes plaques de boutons dans le cou en disent long. Quand j’ai pu les toucher, c’était la même chose que de toucher la peau d’un poulet plumé. Contacter ce que représente pour moi la mort me donnait littéralement "la chair de poule" ! À cause de cette sensibilité que je n’avais pas su mettre au profit de mon âme, je me sentais victime comme l’animal qu’on abattait.

Manipulée par mes émotions refoulées et renforcées par des croyances New Age, j’alimentais cette profonde incohérence. Je me battais contre les lois-mêmes qui régissent mon existence : la mort existe pour que le cycle de la vie puisse continuer. En effet, le staphylocoque (ce prédateur que j’ai dans la peau) se met littéralement à me manger quand je refuse mon rôle de prédatrice. Le message ne peut être plus clair !

 

Du fait d’accepter de plus en plus mon rôle de prédatrice, cette lutte intérieure qui s’opposait aux lois de la nature et me tiraillait par le passé, s’estompe. Je ne me sens plus le besoin de ramer à contre-courant, pour en plus vouloir sauver le monde ! Qu’est-ce que l’on peut être orgueilleux tout en marchant à l’envers ! Maintenant, je peux même accepter ce qui m’horrifiait et était incompréhensible pour moi à l’époque. Par exemple, qu’un humain puisse s’occuper d’un animal, lui apporter de l’affection puis qu’il finisse par le mette à mort pour le manger.

 

Je me souviens de cette image qui m’avait profondément questionnée et choquée, lorsque je visionnais un documentaire sur la Mongolie : une petite fille jouait aux mikados avec les pattes du yak familial tout juste tué. Ce même animal dont elle s’occupait quotidiennement, qui portait leurs affaires pendant les transhumances, etc. Maintenant, je comprends tout à fait. Et je saisis aussi à quel point mes émotions refoulées ou projetées sur la souffrance et la mort d’un animal, ne faisaient qu’alourdir son fardeau.

L’intégration cellulaire de la leçon portée par le coq est d’autant plus forte qu’elle imprègne physiquement chacune de mes cellules. Comme dans les traditions amérindiennes, en mangeant sa chair j’intègre une part de son âme et il intègre un part de la mienne.

De plus, selon un enseignement "vieux comme le monde" concernant la création de notre réalité terrestre, lorsqu’un être d’un règne se nourrit d'un autre être du règne qui le précède, il offre à son âme la possibilité d’évoluer vers un plan de conscience supérieur. Il existe une réelle interaction évolutive dans l’acte de prédation.

 

La mort du coq met en évidence un changement de vie total.

 

Pour moi, il représente la fierté de la nation, l’ego, il émane de lui un comportement patriarcal... que je retrouve dans le Dictionnaire des Symboles :

 

Chez les japonais le coq symbolise "les vertus civiles, le port de la crête  lui conférant un aspect mandarinal ; les vertus militaires par le port des ergots ; le courage en raison de son comportement au combat."

 

En Europe "une image de la colère, explosion d’un désir démesuré et contrarié.

 

Cela me donne suffisamment d’indications pour comprendre que toutes ces qualités correspondent à un cheminement SDS (au Service de Soi) qui était alors l’énergie principale qui imprégnait mes pensées, paroles et actions. Un autre petit signe s’est glissé dans ce jeu de piste : les amis qui nous offrent le coq ont tous deux dans leur nom les lettres "an". Et le Dieu An est le Dieu patriarcal ! La mort de cet animal marque le passage entre mon ancienne vie égotique et la nouvelle basée sur une toute autre logique : celle du "Service à autrui".

 

 

Au lever du jour, la Vérité rayonne

 

D'autres indications importantes concernant le coq viennent "éclairer" ces ressentis.

 

Dans Job :

"Comme le Messie, il annonce le jour qui succède à la nuit. Ainsi figure-t-il sur les flèches des églises et les tours des cathédrales. Cette position à la cime des temples peut évoquer la suprématie du spirituel dans la vie humaine, l’origine céleste de l’illumination salvifique, la vigilance de l’âme attentive à percevoir dans les ténèbres finissantes de la nuit les premières clartés de l’esprit qui se lève."

  

En tant que symbole de la lumière naissante, il me confirme qu’une nouvelle "réalité lumineuse" prend forme. Cette notion de lumière est bien loin de celle d’un "bain d’amour, de béatitude" que l’on peut percevoir selon les croyances New Age, car la Lumière est simplement une diffusion vibratoire des informations de la Source. Et comme celle-ci fonctionne selon une loi d’équilibre, la Lumière comporte autant d’énergie dite "positive" que "négative". Donc cette nouvelle "réalité lumineuse" pourrait être qualifiée de cheminement vers la Vérité Universelle.

 

 

D'un monde à l'autre, il nous guide

 

Dans les aventures que nous propose la vie, l’âme du coq a changé de plan sous nos yeux. Cet animal a en lui des aptitudes particulières dans ce domaine qui viennent renforcer la portée de cet évènement :

 

"Le coq figure, avec le chien et le cheval, parmi les animaux psychopompes sacrifiés (offerts) aux morts, dans les rites funéraires des anciens Germains.  […]

Il allait annoncer dans l’autre monde et y conduire l’âme du défunt ; elle ouvrirait les yeux à une nouvelle lumière, ce qui équivalait à une nouvelle naissance.  […]

Le coq est aussi un emblème du Christ, comme l’aigle et l’agneau. Mais il met en un particulier relief son symbolisme solaire : lumière et résurrection."

 

Si l’on considère la mort comme une transformation et un changement de réalité, nous sommes les morts qui, par le sacrifice du coq, sont accompagnés vers une nouvelle lumière. En plus d’annoncer la naissance, il a aussi le rôle de nous guider vers ce renouveau.

C’est ainsi que ce coq lumineux, soutenu par un Staphylocoque Doré, annonce la venue du lion solaire !

 


 

Hélène

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Stéphane M (mercredi, 18 mai 2016 07:16)

    Grand Merci pour cette expérience que j'ai suivie avec autant de passion que les aventures de Sand & Jenaël !

    Votre histoire de peau de poulet m'a amusé, dans un certain sens, puisque mon type de peau (sur les membres supérieurs et inférieurs) ressemble un peu à cette description ; d'ailleurs, mes perspicaces camarades de classe ne se privèrent pas d'ironiser à son sujet ! À cette époque, passé sous le grill des sarcasmes, j'étais plutôt le dindon de la farce que de la force !!!

    Cependant, avec l'âge, le derme devient lisse : c'est avoir le dos fin !

    Merci encore pour toutes ces précisions d'autant que mon retour au monde carné, suivant la voie paléo-cétogène, me pousse, avec intérêt, vers la consommation de poulet ; et vous m'apportez des réponses sur un plateau en argent et en or !

    Il me semble essentiel d'accepter la prédation pour aider au grand œuvre alchimique en soi (merci aux enseignements de Monsieur Burensteinas).

    En outre, j'ai aussi à l'esprit le sacrifice d'un poulet, durant mes vacances à la campagne, quand j'étais gamin. Étrangement, j'avais naïvement encaissé le coup (pas celui du lapin), mais à y réfléchir j'ai longtemps été sujet à de bons maux de gorge !

    Aujourd'hui, grâce à un rituel personnel (il faut bien rassurer le mental-ego-personnalité), je remercie tout animal, tout végétal, tout minéral qui va entrer dans mon corps. Ainsi, il aide à la manifestation du processus alchimique en mon être.

    Comme vous l'avez bien expliqué, cette mort porte un caractère sacré ; il est donc essentiel d'honorer l'hôte (forme d'animisme primitif) qui s'invite à notre table.

    Merci à vous et longue route au LEO (SDA) ! Le Meilleur à tous les chercheurs de vérité !


    Stéphane M.